11.5.08

Lectures-autruche


Franchement, tout d'abord, je voudrais m'excuser pour le véritable "mess" qu'est devenu ce blog ces derniers temps. La faute à Dédé Breton, qui cannibalise véritablement tout mon temps, et ça va durer encore comme ça jusqu'au 13 juin...
Mais n'allez pas croire que tout mon temps ne consiste qu'en lectures du vampire surréaliste. En ce moment, par exemple, je suis en train de (re)lire le formidable livre "Au-delà du soupçon" de Marc Chénetier - je l'avais découvert il y a déjà quatre ou cinq ans, au cours des habituelles randonnées parmi les rayonnages de la BPI, et là maintenant que je peux le lire tranquillement de Abish à Yurick, j'en apprécie encore plus la profondeur des jugements, la solidité des arguments et la grande culture qui laisse supposer derrière elle le spectre excitant d'une vastissime bibliothèque privée.
Récemment, j'ai également (ENFIN!!!) lu "Mason&Dixon", le dernier Pynchon à avoir jusque là résisté à ma voracité de fan(atique). J'avais commencé à le lire en anglais, mais à mon piètre niveau d'anglophilie la langue du 18e siècle revisitée par le Pynch, c'était trop forte partie. L'excellentissime VF des sieurs Claro&Matthieussent, enfin acquise (pour 6 euros!) chez un bouquiniste parisien obscur dont l'adresse m'a été fournie par l'ami A.W., m'a enfin sorti de cette ligne d'échec. Au bout du voyage, plaisir intense mais souvenir mêlé : le livre est vraiment trés long à dévoiler ses cartes (c'est le cas de le dire), et ce n'est qu'à partir du deuxième tiers, lorsque les comparses et toute leur folle caravane de fêlés fantastiques se mettent à tracer entre Penn et sylvanies, que tout s'accélère pour notre plus grande joie terrifiée, jusqu'à une fin réellement bouleversante (durant tout le livre, les deux astronomes ne cessent pas de se bouffer le bec (de canard mécanique), mais c'est là bien sûr la condition pour que le final possède véritablement tout son poids).
Et puis, je jette un coup d'oeil autour de moi sur ce qui traîne sur le bureau et ailleurs, il y a le "Bartleby" de Melville ENFIN lu (ce qui va me permettre de comprendre enfin quelques gouttes à la postface de Deleuze), l'arc-en-ciel "Paradiso" de José Lezama Lima dont j'ai déjà longuement exalté sur le blog du FFC la "rapturous marvel", ceci sans oublier dans mon domaine privé le formidable (et gros) "L'image survivante" de Georges Didi-Huberman, sur Nietzsche, Freud, Aby Warburg et le concept de nachleben dans l'art (qui devraient bien plaire à l'ami Bartleby).
Et puis et puis, il y a ce petit texte, "Ghaghahouast" qui va bientôt être révélé au public. C'est bien simple : je suis te-rri-fié.
J'ai lu je ne sais plus où que "Contre-Jour" allait faire plus de 2000 pages et coûter 35 euros. Gott im Himmel!

Pendant ce temps, à l'autre bout de la forêt J.A. fulmine contre la critique qui n'accorde aucune attention à son bouquin (Damné soit Jacobus Werkteufel ou un truc dans ce genre) et se bagarre en 1567 commentaires assassins avec trois pelés monomaniaques ; l'immonde Guillaume Musso fait la première page de Paris Match ("l'alchimiste qui transforme le papier en or" - SIC !) ; Christine Angot bénéficie déjà d'un buzz mirifique ; l'Académie française se regérontise lentement ; Tahar Ben Jelloun, frais juré Goncourt, annonce déjà : "Je vais moins écrire pour lire plus".
BZZZZZZZZZZ!!!!